Utilisation durable de l'énergie dans la chaîne de valeur du poisson

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Introduction

Les pays du Sud jouent un rôle important dans l'exportation des produits de la pêche, mais ils sont aussi, dans une plus large mesure, touchés par l'augmentation des coûts de transport. La pêche emploie 120 millions de personnes dans le monde, dont la plus grande partie (90 pour cent) est impliquée dans la pêche à petite échelle. En outre, 97 pour cent des pêcheurs à petite échelle vivent dans le Sud global, tandis qu'environ la moitié des personnes travaillant dans la pêche à petite échelle sont des femmes, principalement engagées dans les activités post-récolte, notamment la commercialisation et la transformation.[1] La pêche artisanale, en particulier dans le Sud global, est une source importante de moyens de subsistance en milieu rural, sans parler du rôle qu'elle joue dans la sécurité alimentaire et de son potentiel d'élimination de la pauvreté et de développement économique.[2] Malgré les défis auxquels le secteur est confronté, notamment la forte dépendance aux combustibles fossiles et les pertes alimentaires généralisées, la pêche artisanale est de plus en plus reconnue pour sa contribution aux systèmes alimentaires durables et les opportunités qu'elle présente pour le développement durable.

Le secteur de la pêche dépend de l'utilisation de l'énergie et, dans une large mesure, des combustibles fossiles, ce qui le rend très sensible aux coûts énergétiques, surtout si l'on tient compte de l'instabilité de ces coûts. Alors que la demande en énergie des activités de post-récolte, de transformation et de distribution est considerable, le secteur de la capture, qui a peu d'alternatives à court terme aux combustibles fossiles, est particulièrement dépendant des combustibles et vulnérable aux fluctuations de leur prix.[1] Le bien-être et les revenus des personnes impliquées dans la pêche de capture sont très vulnérables à cette instabilité des coûts. Dans de nombreuses pêcheries, les marges bénéficiaires sont déjà faibles, mais l'insuffisance des installations de stockage, de transformation et de distribution menace encore davantage le bien-être des personnes impliquées dans le secteur. Les denrées périssables comme le poisson ont besoin d'un entreposage frigorifique continu pour maintenir la qualité et les normes d'hygiène. On estime que 33 pour cent de l'approvisionnement alimentaire mondial, y compris le poisson, est gaspillé. Dans les économies moins développées, cette perte de nourriture est associée à la détérioration au stade primaire, tandis que dans les économies plus développées, elle est liée à la transformation, vente au détail, restauration et aux déchets ménagers. Des parties importantes du gaspillage alimentaire pourraient être réduites relativement simplement, par exemple par un refroidissement approprié des produits de la pêche.[1]

Les possibilités d'atténuation des effets négatifs du secteur sur l'environnement et de l'impact des fluctuations du prix des carburants sur les personnes impliquées dans la pêche résident principalement dans la combinaison de mesures d'efficacité énergétique et l'utilisation de solutions des énergies renouvelables, en particulier dans les activités post-récolte. Les fonctions post-récolte et la pêche à petite échelle bénéficient déjà des technologies existantes alimentées par des énergies renouvelables, par exemple les technologies de refroidissement solaire, qui permettent de créer des emplois et d'améliorer les conditions de vie des communautés de pêcheurs en augmentant les revenus et en fournissant des avantages connexes, comme l'utilisation de l'énergie excédentaire pour charger les téléphones, alimenter les lampes ou filtrer l'eau potable. En outre, les technologies soutenues par les énergies renouvelables peuvent fournir des solutions technologiques dans les zones qui ne sont pas connectées au réseau ou dans lesquelles l'approvisionnement en électricité n'est pas fiable et/ou coûteux.[3]

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Utilisation de l'énergie dans la pêche de capture

Les activités de la pêche varient de la simple collecte manuelle de coquillages ou d'algues sur le rivage, des filets coulés et des lignes à main dans les marges d'eau ou des petits bateaux et canoës avec des niveaux variables de mécanisation, aux navires modernes de taille moyenne jusqu'aux grands navires de pêche très sophistiqués avec des systèmes de traitement complets à bord. Toutes les activités de pêche peuvent être classées en trois catégories :

La pêche à petite échelle, artisanale et côtière est typiquement une activité traditionnelle impliquant des individus ou des ménages utilisant de petits capitaux et des engins relativement simples, dans certains cas uniquement à terre, mais généralement avec des petits bateaux de pêche. Les opérations sont généralement effectuées sur une base quotidienne dans une zone côtière ou lacustre. Les petits pêcheurs sont particulièrement exposés à la concurrence des grands navires dans les eaux côtières. En dehors des bateaux motorisés, le carburant peut être utilisé pour l'éclairage (lampes et feux) mais aussi pour les activités post-récolte telles que l'approvisionnement en glace, le stockage au frais, le séchage et le fumage.

La pêche industrielle côtière est représentée par des navires locaux de taille moyenne qui peuvent pêcher plus loin du rivage, par rapport à ceux utilisés dans la pêche artisanale et côtière. Ils doivent capturer des quantités de poissons nettement plus importantes pour récupérer les coûts d'investissement et d'exploitation.

En cas de la pêche en eaux lointaines, il s'agit souvent d'une exploitation à des milliers de kilomètres de la base, dans les eaux internationales ou dans des zones économiques exclusives (ZEE) sous licence dans des eaux lointaines, pour des périodes de voyage allant de plusieurs mois à plus d'un an, en débarquant ou en transbordant périodiquement dans divers endroits. En raison de la grande taille et de la capacité de pêche de ces navires, ainsi que de leur mobilité relative, cette catégorie de pêche fait l'objet de préoccupations persistantes quant à l'endommagement des stocks par la surpêche.

Les pêcheries proches de la côte ou de la base d'exploitation aussi que les opérations à petite échelle utilisent moins de technologie et par conséquent ont des coûts de carburant plus faibles, tandis que des coûts de main-d'œuvre sont relativement élevés. Bien que les types différents d'activités varient dans leur utilisation de l'énergie, les combustibles fossiles représentent la source principale d'énergie du secteur. Par conséquent, la plupart des émissions de CO2 générées par la pêche de capture sont liées à l'utilisation de combustibles. En outre, la forte dépendance à l'égard des combustibles fossiles expose le secteur de la pêche de capture aux fluctuations du prix du carburant. Hormis des bateaux non-motorisés, le carburant représente un coût d'intrant important dans la plupart des opérations de pêche, à toutes les échelles de production. Les effets du prix du carburant sont plus marqués dans les pays du Sud, aussi que dans les pays où les conditions de marché sont moins favorables et dans les pêcheries en eaux lointaines. Dans le même temps, l'utilisation de navires plus anciens et plus inefficaces en raison du manque de capitaux entrave les investissements dans les améliorations techniques et opérationnelles qui pourraient réduire les coûts du carburant. La hausse des prix du carburant entraîne souvent une réduction de l'effort et une augmentation des captures par effort, ce qui peut conduire à la surpêche et avoir des répercussions négatives sur le niveau des ressources.[1]

Les marges financières de nombreuses pêcheries sont à peine positives. Par conséquent, des augmentations relativement faibles du coût du carburant font basculer de nombreuses flottes dans la non-rentabilité. Comme la main-d'œuvre et le carburant constituent normalement plus de 50 pour cent du coût total d'exploitation, les hausses des coûts du carburant entraînent souvent une réduction des revenus des travailleurs afin de compenser les coûts qui ne peuvent être couverts. Le secteur de la capture peut optimiser ses opérations et conserver ou améliorer ses bénéfices de deux manières : d'un côté, par le biais d'augmentation de la capacité de pêche et les revenus potentiels ou en améliorant la rentabilité et l'efficacité financière par la sélection des prises, de l'autre côté, par la conservation de la valeur et le contrôle des coûts d'exploitation. Puisque l'énergie fait partie integrante dans des coûts d'exploitation, les mesures d'efficacité énergétique et les technologies transversales telles que le refroidissement solaire et la mobilité électrique jouent un rôle dans la réduction des coûts et l'amélioration de la rentabilité.[1]

La question de l'impact de l'augmentation des prix du carburant sur les pêches de capture doit être considérée dans le contexte plus large de la production économique, des impacts sociaux et de la sécurité alimentaire. Les investissements à long terme dans les flottes de pêche et les structures de soutien au niveau national sont essentiels pour le développement économique et la sécurité alimentaire, mais la gestion des ressources naturelles reste importante pour éviter l'épuisement des stocks de poissons.[1]


Utilisation de l'énergie en aquaculture

Le secteur de l'aquaculture a connu une croissance considérable depuis 2001. Le secteur est très diversifié, avec des espèces et des types d'entreprises variés : des activités de subsistance à temps partiel pour les familles rurales aux sociétés internationales cotées en bourse. Bien que l'aquaculture ait des niveaux de valeur à la première vente plus élevés que la pêche de capture, elle est confrontée à des coûts d'intrants plus élevés et à une forte concurrence sur le marché. La rentabilité du secteur est également sensible aux variations des coûts des combustibles et de l'énergie. Cependant, les intrants en carburant et en énergie dans l'aquaculture sont plus diversifiés que dans les pêches de capture et sont directement liés aux aliments externes, qui sont un facteur primaire du contenu énergétique, ainsi qu'à l'approvisionnement en eau et à la gestion de la qualité de l'eau.[1]

Les besoins énergétiques de l'aquaculture sont associés au carburant nécessaire à la récolte des matières premières, à leur transformation et à la distribution des aliments fabriqués vers les lieux de production, ainsi qu'au carburant et à l'électricité directement liés à la production (intrants énergétiques autres que les aliments). Dans toute une série de systèmes aquacoles, les intrants et les coûts directs de carburant ne sont pas des éléments majeurs de la production et des résultats (généralement 0,5 à 5 pour cent des coûts d'exploitation). En même temps, le carburant et l'énergie associés aux aliments pour animaux et au soutien à leur écosystème peuvent être très considérables. L'énergie liée aux aliments pour animaux représente près de 80 pour cent de l'énergie totale dans les systèmes intensifs, dont 15 à 25 pour cent peuvent être associés à la récolte, la production et la distribution. Le pompage et l'aération sont identifiés comme les principaux apports de capacité énergétique non liés à l'alimentation, le chauffage/refroidissement étant une caractéristique de certains systèmes de recirculation. Parmi eux, l'aération des bassins, des réservoirs et des systèmes de recyclage est susceptible d'être l'intrant non alimentaire le plus important. Dans de nombreux systèmes installés, l'aération est le moyen le plus courant de soutenir une production plus intensive. Par exemple, l'aération représente 68 pour cent de la demande énergétique totale de l'élevage de crevettes.[1]

En ce qui concerne la demande d'énergie par groupes d'espèces, les intrants en carburant et en énergie sont généralement les plus élevés pour la production intensive de poissons et de crustacés, y compris les aliments pour animaux et l'échange d'eau et l'aération. Les systèmes d'eau recyclée, tout en réduisant l'utilisation de l'eau et le rejet de déchets, ont des demandes énergétiques encore plus élevées associées au traitement de l'eau et au contrôle de la température, mais ne représentent qu'une très petite partie de la production mondiale. En revanche, les systèmes à faible intensité ont de faibles demandes énergétiques pourtant sont souvent fertilisés ou partiellement nourris, ce qui augmente les apports énergétiques.[1]

Utilisation de l'énergie dans les activités post-récolte

Les activités post-récolte comprennent le glaçage/refroidissement, la congélation, l'entreposage frigorifique, la salaison, le séchage et la mise en conserve. La production de poisson congelé et en conserve est beaucoup plus importante dans les pays développés et les pays en développement dépendent de l'approvisionnement en poisson frais ou séché/fumé. Au cours des dernières décennies, les opportunités de marché pour les produits frais ou congelés se sont élargies grâce au développement des technologies de transport, de congélation et de stockage à froid. Le rôle de l'énergie varie selon le secteur, mais l'énergie est essentielle en ce qui concerne la manutention et le déplacement des matières premières et des produits, le contrôle de la température, l'approvisionnement en eau, la production de glace et le conditionnement. Le filetage, le conditionnement, la congélation et le stockage exigent les apports énergétiques les plus élevés, tandis que le givrage et la congélation sont les processus les plus énergivores. Bien que l'utilisation de la glace soit moins courante dans les pêcheries des pays en développement que dans les pays développés, une efficacité moindre de la production et de l'utilisation peut entraîner des demandes d'énergie similaires par unité de produit. Au niveau artisanal, l'utilisation de l'énergie varie également beaucoup et, avec le fumage, peut atteindre des niveaux significatifs. Les coûts de l'énergie dans la transformation sont généralement récupérés par la réalisation d'une valeur supplémentaire et l'expansion des options de marché, mais il est possible de réaliser des économies considérables sur les coûts de carburant grâce à des mesures d'efficacité ou à l'utilisation de technologies modernes.[1]

Utilisation de l'énergie dans la distribution, la vente et la consommation

Le développement de meilleures infrastructures dans de nombreuses zones d'approvisionnement, de meilleurs marchés et liens de communication, ainsi que des systèmes de transport et de distribution plus diversifiés et sophistiqués ont contribué à l'augmentation de l'offre de produits à plus forte valeur ajoutée, de produits frais réfrigérés ou même vivants, en plus des formes traditionnelles de produits de la pêche comme les conserves, les produits séchés, salés, fumés et congelés en vrac. Les systèmes de transport et de distribution sont désormais des éléments essentiels pour conserver et ajouter de la valeur à l'offre aux consommateurs.[1]

Les principaux carburants et la demande d'énergie à prendre en compte au stade de la distribution, de la vente et de la consommation comprennent les coûts directs de carburant dans le transport et la manutention, les coûts énergétiques de l'entreposage frigorifique et de la distribution, l'énergie intégrée dans les infrastructures et les matériaux. Dans les pays en développement, la consommation d'énergie pour la cuisson des aliments, y compris le poisson, peut être importante, notamment en termes de part dans les dépenses  ménagères. Les options permettant de réduire la consommation d'énergie ou de s'adapter à des coûts énergétiques plus élevés vont de l'amélioration de l'efficacité technique des composants (technologies de transport routier, ferroviaire, maritime ou aérien, unités d'expédition), à une meilleure gestion de la chaîne d'approvisionnement, et enfin, à la réduction des distances d'approvisionnement.

Etudes de cas

Technologies de refroidissement solaire dans la chaîne de valeur du poisson frais dans le comté de Turkana

Le nord du Kenya dispose d'un important potentiel énergétique lié au rayonnement solaire. L'énergie solaire peut être facilement produite, y compris dans les zones rurales et éloignées qui ne sont généralement pas connectées au réseau. Cela rend l'utilisation des technologies solaires particulièrement intéressante pour le secteur agricole.

L'initiative internationale « Propulser l'agriculture : un grand défi énergétique pour le développement » (Powering Agriculture: An Energy Grand Challenge for Development - PAEGC) a mené une étude (non publiée) pour identifier les opportunités des technologies de refroidissement solaire dans la chaîne de valeur du poisson frais dans le comté de Turkana au Kenya. Autour du lac Turkana, il y a eu un intérêt croissant pour les technologies de refroidissement solaire pour la chaîne de valeur du poisson, car le manque d'installations de refroidissement est une raison clé pour la perte de valeur de cette denrée hautement périssable. Le revenu généré par le poisson frais est environ trois fois supérieur, voire plus, au prix du même poisson une fois séché. L'utilisation de congélateurs et de glacières à énergie solaire permet aux commerçants de stocker et de regrouper le poisson frais.

Le potentiel d'utilisation des technologies de refroidissement solaire pour élargir le marché du poisson frais est considérable. Premièrement, le comté de Turkana est doté de longues heures d'ensoleillement intense pendant la majeure partie de l'année. Deuxièmement, il existe des technologies déjà testées qui peuvent être adaptées au climat et au marché du comté. Troisièmement, il existe des opportunités significatives d'expansion des marchés du poisson frais à la fois dans le comté et en dehors, d'augmentation de l'approvisionnement des marchés existants et de développement de partenariats avec des investisseurs privés.

Entreposage frigorifique respectueux de l'environnement pour les poissons du lac Victoria

Le poisson étant une source vitale de macro- et micronutriments essentiels, il pourrait également jouer un rôle important dans la réduction de la forte incidence de la malnutrition. Cependant, jusqu'à 60 pour cent du poisson se gâte en raison de l'interruption de la chaîne du froid. L'entrepôt frigorifique du lac Victoria permet de conserver la fraîcheur du poisson grâce à une technologie qui protège l'environnement et économise de l'énergie, ce qui permet à davantage de poissons d'arriver sur le marché. En conséquence, les pêcheurs peuvent gagner plus pour leurs prises.

Une chambre froide n'est pas simplement une pièce utilisée pour conserver les aliments au froid. Il s'agit d'une pièce spécialement conçue pour répondre aux conditions de stockage sûr des denrées périssables. Avant la construction de l'entrepôt frigorifique, les pêcheurs locaux devaient souvent jeter 40 à 60 pour cent de leurs prises car ils n'avaient aucun moyen de conserver le poisson au frais. Désormais, 5 tonnes de poisson peuvent être stockées et conservées au frais pendant deux à trois jours dans l'entrepôt frigorifique pour poissons. La technologie est alimentée par l'énergie solaire et la glace pour refroidir le poisson est fabriquée à partir de l'eau du lac. En savoir plus…

Pêche de nuit avec des lumières LED à alimentation solaire

La pêche est une activité économique importante dans la région de Kigoma, située au bord du lac Tanganyika en Tanzanie. Les pêcheurs vont à la pêche la nuit en utilisant des lanternes à kérosène sous pression pour attirer les poissons à la surface et dans leurs filets. Cette pratique a des conséquences environnementales et financières importantes pour le lac, les pêcheurs, la communauté locale et la région dans son ensemble. Dans le cadre d'un projet de développement du marché de l'énergie solaire photovoltaïque financé par la Millennium Challenge Corporation, des systèmes d'éclairage LED alimentés par l'énergie solaire ont été conçus et fournis aux pêcheurs à des conditions de financementEn savoir plus…

Le secteur de la pêche Omena (poisson) dépend de la lumière pour réussir à récolter les petits cyprinidés. La lumière attire leur fourrage qui à son tour attire les poissons. Jusqu'à présent, le besoin des pêcheurs d'une lumière suffisamment vive et transportable ne pouvait être couvert que par des lampes à pression au kérosène. Une société du groupe OSRAM propose des solutions d'éclairage portables hors réseau, alimentées par l'énergie solaire et dotées d'un fort pouvoir éclairant, qui aident les pêcheurs du Kenya à réduire de moitié les coûts d'éclairage. Le passage à un dispositif d'éclairage alternatif, moins polluant et moins consommateur d'énergie, augmente les revenus des pêcheurs et améliore le niveau de vie de leurs foyersEn savoir plus…

River Ice Cooling System Improving Livelihoods of Fishing Communities

According to WHO estimation, an average of 30% of all food is spoiled due to inadequate storage options in developing countries. This figure rises to 50% in tropical regions. Particularly affected is fresh fish, as an estimated 40 % of the stock rots before it can be processed. Cooling devices are not available and the hygiene is insufficient. Many rural communities in proximity to rivers, e.g. the Amazon River, the Orinoco River, the Zambezi, Congo and the Nile, live on fishing and fish trade without the possibility of maintaining stocks. In these regions cooling is often as important as electricity.

River Ice is a cooling system which operates around the year, independent of the supply of conventional fuels. It has a potential to improve the livelihood of villagers living near to tropical rivers. The social impact is especially high in regard to the improvement of local living conditions and a better commercial exploitation of local fishing. The possibility of keeping their fish cooled leads to a greater job potential in the communities, also in the distribution, installation and maintenance of the River Ice plants. Moreover, water current turbines are a reliable and ecologically friendly technology. Overall, the River Ice plant could be supplemented by a small PV-driven ultrafiltration plant and as a result produce clean and germ-free water for the ice blocks from the river water. Read more…


Renewable Microgrids for Off-Grid Fish Hatcheries and Surrounding Communities

An estimated 12 million people in Bangladesh currently rely on the fishing industry for their livelihoods. Fish hatcheries, who sell fish on to households and other businesses, require constant running water. Most fish hatcheries and their surrounding communities currently rely extensively on diesel and kerosene to provide the electricity needed to pump water and provide lighting. The use of kerosene and diesel, in addition to being costly, pollutes the environment and threatens the food chain and human health.

In a pilot project, Powering Aquaculture, Renewable World in partnership with iDE and Rahimafrooz Renewable Energy Ltd. (RREL) have tested cost-effective, Clean Energy Solutions (CES) for two fish hatcheries and the surrounding communities in the Ganges delta. The solar microgrids with mobile based metering and payment system serve a total of 47 households, eight small and medium scale enterprises SMEs, and one community mosque. The electricity generated is used for water pumping at the hatcheries and to power household appliances such as lights, fans, televisions, and refrigerators in the communities (see Powering Agriculture Final Report). Read more…


Reducing Food Waste in Indonesia’s Fishing Communities

Indonesia is the world’s third largest producer of fish, yielding some 6 million tons per year. However, many small-scale fishers from Indonesia’s coastal communities struggle to make a living. Many of these communities have historically lacked access to the technology and resources needed to preserve their catch until it reaches the markets, which are usually far from their rural coastal inlets. As a result, up to 35 per cent of all seafood in Indonesia is ultimately lost or wasted before consumption.

Starting from 2013, with the help of the Coastal Community Development Project (CCDP), people in these communities organized themselves into enterprise groups, improved the quality of their catch and accessed necessary technologies and broader markets – all while drastically reducing food waste. The project invested in ice-making plants and cold rooms in carefully chosen districts and then paired this infrastructure with small insulated transport facilities. Workers all along the value chain, from fishers to marketers, soon began to benefit from the vastly improved preservation. The amount of each day’s catch lost to spoilage quickly declined – thereby increasing the proportion that remained viable for sale. Read more…

Producing Ice with Solar Energy

Félane is a fishing village in Senegal, some 200 kilometres south of the capital Dakar. The village doesn’t have access to electricity. The inhabitants of Félane used to buy ice in neighbouring towns and transport it back to the village.  For the fishermen ice is in great demand, as it is crucial to preserve the quality of the fresh fish. With the price per litre of 150 West African CFA francs (around 23 Euro cents) and transport costs so high, little hope was left to make a profit from the sale of their fish. Since a cooperative of village women started operating the local ice station in 2015, lives of hundreds of people in the village, including women running the factory, have improved, as they no longer have to travel long distances to simply buy ice or charge their phones. Moreover, now Félane women can earn their income by running the factory.

The machine boasts 24 solar panels which generate a little over six kilowatts of electricity and enables the women to produce 200 kilos of ice a day. The system also has a solar pump that pumps 13 to 14 cubic metres of water for the ice every day. Anything left over is used to water the 2,500-square-metre garden next to the building, thus, selling tomatoes, aubergines, lettuce, peppers and okra has become another source of income for the cooperative. Additionally, the small factory run by the women’s cooperative powers the charging station where the village inhabitants can charge their phones. Read more…

E-mobility Improving the Lives of People Living on the Shores of Lake Victoria

Lake Victoria, which borders Kenya, Uganda and Tanzania, is home to over 200 species of plants and animals not found anywhere else in the world. But this eco-system is in danger, with 76% of the fish species threatened by extinction. The livelihoods of 30-50 million people who, directly or indirectly, are dependent on the lake are also acutely threatened. Overfishing is one reason for the alarming state of the lake, another is massive pollution. Farms and open sewers contribute to the problem by discharging chemicals into the lake. But the 30,000 fishing boats are also a factor.

The start-up ASOBO motivates fishermen in Kenya to switch to high-tech electric motors, not only because its environmentally sustainable and convenient but also because e-mobility holds economic advantages. The rental fee for the e-motors is 20-25% less than the monthly expense of running a petrol-powered outboard. As a result, fishermen can save costs for fuel and hence, increase their profit. Read more…

Actors & Innovators

New Economic Opportunities through Innovative Solutions for Better Mobility, Clean Energy, and Safe Water

In Kenya’s Lake Victoria region, only about 35 percent of the population has access to clean drinking water. Only 20 percent is connected to a central power grid. Transporting people and goods is often a challenge in very rural areas. Another major hurdle facing the country is its high rate of youth unemployment, which currently stands at more than 20 percent.

WeTu is a social enterprise founded by Siemens Stiftung in Kenya that works on innovative solutions for supplying energy and drinking water in communities on Lake Victoria. WeTu’s services include solar-powered fishing lantern rentals, the sale of clean drinking water, and e-mobility solutions. The cashless payment systems help to increase the number of customers. These solutions are improving living conditions in the region, creating jobs, and establishing new economic opportunities. Read more…

Environmentally Friendly Cold Storage for Fish in Kenya

In Kenya’s growing Lake Victoria region, fish is an important source of protein. After it is caught, fish is either eaten locally or transported overland to the capital, Nairobi. Along this route, producers do not have sufficient facilities for cold storage of the fish. If the fish cannot properly be cooled directly after catching it spoils on the shores of the lake. With the right cooling infrastructure, more fish can make it to the market and fishermen can earn more for their catches.

Through a partnership with the private sector, the Green Cooling Initiative (GCI) has designed and build a Fish Cold Store in Kenya on the shores of Lake Victoria as a best-practice example to promote sustainable development, particularly in rural areas. The Fish Cold Store is solar-powered and based on natural refrigerants to make it not only climate friendly, but also energy-efficient and cost-effective. Transport crates filled with ice flakes produced on site additionally enhance the quality of transport and maintenance of the cold chain. Read more…

E-mobility Helps to Increase Fishermen’s Income and Preserve Lake Victoria

Inefficient, inconvenient, unreliable and highly polluting petrol outboard engines cost Lake Victoria small-scale fishermen a fortune. The start-up ASOBO offers them to swap petrol outboard motors for electric engines or e-Boarders powered by renewable energy and comparable in performance to their petrol equivalents. The upfront cost can be high, so ASOBO provides its e-Boarders on a pay-as-you-go basis. The rental model, including the full financing of the system, daily recharging of the batteries, all necessary maintenance and repairs, training of boat owners and crew and a 24/7 helpline with rescue back-up, allows the fishermen to increase their income while preserving the environment. Beyond Kenya, the company is already equipping fishermen on the Cape Verde Islands and in South America with fully electric motors but aspires to expand this model to emerging markets all over the world. Read more…

Publications & Tools

Fuel and Energy Use in the Fisheries Sector: Approaches, Inventories and Strategic Implications

This publication addresses the utilization of fuel energy by the global fisheries industry. It explores the complete supply chain from aquatic raw materials to consumption, including capture fishing, aquaculture, post-harvest activities, distribution and retail presentation. This is the first such global overview that provides initial data to demonstrate a range of critical characteristics and trends, with implications for sector development and relevant policy and strategic investment needs.

Securing Sustainable Small-Scale Fisheries: Showcasing Applied Practices in Value Chains, Post-Harvest Operations and Trade

This technical paper on sustainable small-scale fisheries was prepared under the auspices of the FAO Umbrella Programme for the Promotion and Application of the SSF Guidelines – Enhancing the Contribution of Small-Scale Fisheries to Food Security and Sustainable Livelihoods (SSF Umbrella Programme). The paper delves into the topics of capacity development, women empowerment in the sector; reducing post-harvest losses and adding value to small-scale fisheries production; and facilitation of sustainable trade and equitable market access. This document includes nine case studies that showcase applied practices and successful initiatives, and present critical analysis of the relevant enabling conditions, challenges and opportunities in order to replicate the good practices in other fisheries and development contexts. The studies aim to support national and international policies and policy processes to enhance small-scale fisheries value chains, post-harvest operations and trade.

Fishery Improvement Projects as a Governance Tool for Fisheries Sustainability: A Global Comparative Analysis

Fishery Improvement Projects (FIPs) are a form of private governance using seafood supply chains to reduce environmental impacts of fishing in some of the most challenged fisheries. Based on a global sample of 107 FIPs, the study “Fishery Improvement Projects as a governance tool for fisheries sustainability: A global comparative analysis” systematically examined their reported actions, the actors involved, and their achievements in terms of policy and practice outputs. The analysis also outlined key areas where further work is needed to understand how FIPs can improve their contribution to global fisheries governance in the future.

Voluntary Guidelines for Securing Sustainable Small-Scale Fisheries

The Voluntary Guidelines for Securing Sustainable Small-Scale Fisheries in the Context of Food Security and Poverty Eradication (SSF Guidelines) are the first international instrument dedicated entirely to the immensely important small-scale fisheries sector. This fundamental tool aims to secure sustainable small-scale fisheries and enable the sector to contribute to eradication of hunger and poverty. The elaboration of the Guidelines was based on a long and intensive global bottom-up consultative process.

References


  1. 1.00 1.01 1.02 1.03 1.04 1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.10 Muir, J.F. 2015. Fuel and Energy Use in the Fisheries Sector. Approaches, inventories and strategic implications. FAO.
  2. Zelasney, J., Ford, A., Westlund, L., Ward, A. and Riego Peñarubia, O. eds. 2020. Securing sustainable small-scale fisheries: Showcasing applied practices in value chains, post-harvest operations and trade. FAO Fisheries and Aquaculture Technical Paper No. 652. Rome, FAO. https://doi.org/10.4060/ca8402en.
  3. Chabari, F. 2019. Opportunities for solar cooling technologies in the fresh fish value chain in Turkana County, Kenya: A study by Powering Agriculture. GIZ. Unpublished.